[ATELIER OCDE] Scénarios de transition climatique : Intégration de modèles dans l’évaluation des risques
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L’atelier de l’OCDE qui s’est tenu le 6 juillet 2022 visait à favoriser le partage des connaissances et le dialogue sur les scénarios de transition climatique.
Dans un contexte de profonde incertitude, les scénarios de transition peuvent être utilisés par les acteurs financiers pour comprendre les défis à moyen et long terme associés à la transition bas carbone et mieux gérer le risque de transition climatique. De grands progrès ont été réalisés avec les scénarios climatiques du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), ainsi qu’avec les modèles de l’AIE et d’autres organismes.
Cependant, il existe encore des limitations et des lacunes fondamentales qui doivent être comblées pour intégrer de manière adéquate les risques climatiques dans les pratiques de gestion des risques des institutions financières.
Session 1
La première session a examiné les résultats de l’exercice entrepris par quatre équipes françaises de modélisation pour appliquer les scénarios NGFS au contexte français à court terme, ainsi que les limites des hypothèses nécessaires pour appliquer les scénarios.
Les scénarios disponibles offrent des narratifs de haut niveau pour illustrer les trajectoires potentielles de l’économie sous différents scénarios, mais ils sont difficiles à traduire en implications à court terme du changement climatique et de la transition pour les décideurs privés et publics.
Des progrès doivent être réalisés pour comprendre comment surmonter les facteurs de risque non modélisables, notamment l’incertitude politique, et les implications de l’utilisation de diverses hypothèses et interprétations des scénarios à court terme.
Comme cela a été souligné de manière provocante au cours de la session, nous pouvons craindre des scénarios plus défavorables car nous craignons des prix du carbone plus hétérogènes et élevés, et parce que nous craignons davantage de frictions dans le processus de transition multiple que ce que ne peut fournir un modèle. La guerre en Ukraine illustre également le type de défis liés à l’énergie qui pourraient avoir un impact et déterminer la voie de la transition vers une économie « net zéro ».
L’environnement actuel de forte inflation modifie également l’approche du changement climatique. Comme nous l’avons vu, les banques centrales ont abordé le changement climatique sous l’angle de la stabilité financière, mais il est désormais de plus en plus nécessaire de se concentrer également sur la stabilité des prix.
Par conséquent, les discussions semblent indiquer un compromis potentiel pour les banques centrales, entre l’acceptation d’une plus grande volatilité des prix à court terme, ou la matérialisation de plus grands risques financiers à moyen et long terme.
Session 2
La deuxième session a discuté de la manière dont les actifs échoués doivent être inclus dans notre analyse des scénarios de transition et de l’impact plus large sur l’économie, notamment en ce qui concerne la différence entre une transition ordonnée et une transition désordonnée. Les actifs échoués doivent également être intégrés dans les outils prudentiels des banques centrales, tels que les tests de résistance. Bien que de grands progrès aient été réalisés sur ce sujet, il reste des domaines de recherche future, notamment pour mieux évaluer les incertitudes et les attentes climatiques et évaluer les chaines de liens et conséquences sur le actifs échoués.
Session 3
La dernière session a examiné comment intégrer les résultats de la modélisation des risques climatiques dans les évaluations des risques des institutions financières et des autorités de surveillance.
Bien que la quantification de l’incertitude liée au changement climatique crée des difficultés qui échappent aux méthodes fondées sur le risque couramment utilisées, plusieurs méthodologies peuvent aider à mieux identifier les actifs susceptibles d’être soumis à des risques liés à la transition climatique. En raison de l’incertitude inhérente à la modélisation du risque climatique, un modèle plus simplifié peut parfois offrir un meilleur aperçu, le « moins est mieux ».
Par conséquent, des scénarios plus courts et moins ambitieux peuvent offrir de meilleures perspectives aux acteurs du marché financier et aux régulateurs. Les participants ont également débattu de l’intérêt d’entreprendre des tests de résistance climatique sur un horizon plus court que sur un horizon de 30 ans. Les participants ont également souligné que nous ne devons pas attendre le modèle et le scénario parfaits pour agir.