L’ADEME analyse les résultats de l’exercice-pilote climatique

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19 août 2021

L’exercice-pilote climatique mené en 2020-2021 par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) est un exercice d’envergure inédite. Il a nécessité la mobilisation d’un large panel d’acteurs français et étrangers, le développement de nouveaux outils et métriques spécifiques ainsi que la coordination pendant un an de la quasi-intégralité des banques et assurances françaises par le superviseur. En s’appuyant sur le cadre de simulation développé par le NGFS (Network for Greening the Financial System), l’exercice sa permis d’évaluer l’impact d’une variété de risques de transition et risques physiques, à la fois sur un large périmètre d’institutions financières (banques et assurances), sur un horizon long (2050), à un niveau géographique étendu (France, Europe, Etats-Unis, reste du monde) et à un niveau sectoriel fin (55 secteurs), ainsi que sur de multiples segments de portefeuilles (risques de crédit et de marché).

L’ADEME salue ce travail, dont les principaux résultats sont en ligne avec ses propres études prospectives (Stratégie nationale bas-carbone, Visions ADEME). L’agence encourage la poursuite de ces stress-tests par les superviseurs.

L’ADEME a réalisé une lecture détaillée des hypothèses et des résultats et propose plusieurs pistes de développement méthodologique pour de prochains exercices, en particulier concernant les hypothèses des scénarios de long terme et la modélisation macroéconomique. Dans l’exercice-pilote, le risque de transition ne ressort pas comme un risque systémique fort pour les institutions financières françaises, compte tenu de leurs expositions modérées aux secteurs qui seraient les plus impactés dans les scénarios proposés. Le cadre des scénarios du NGFS de politiques coordonnées et aux effets progressifs produit à terme des chocs sectoriels importants, mais sans pour autant générer de chocs financiers majeurs sur les horizons correspondant à la maturité des portefeuilles.

L’ADEME propose notamment d’enrichir les scénarios de transition avec d’autres leviers que le seul prix du carbone (normes, règlementations, interdictions), d’inclure des scénarios avec des hypothèses socioéconomiques plus défavorables (transition dans un monde fragmenté, productivité en berne, maturité contrariée des énergies renouvelables et des technologies de séquestration du carbone) ainsi que d’inclure le coût économique des risques physiques et les coûts financiers de la transition désordonnée, notamment des actifs échoués. Des travaux complémentaires seront produits dans cet objectif dans le cadre du projet Finance ClimAct.

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