L’avis d’Expert de l’ADEME sur le Captage et utilisation du CO2 (CCU-Carbon Capture and Utilisation)

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2 novembre 2021

Actuellement, 230 Mt/an de CO2 sont consommées dans le monde pour des usages industriels.

Le captage et valorisation du CO2, ou le captage et utilisation du CO2 (CCU-Carbon Capture and Utilisation) consiste à capter le CO2 pour l’utiliser comme matière première directe ou pour la synthèse de carburants, produits chimiques ou matériaux.

Il comporte la même brique captage (séparation du CO2 des fumées) que le captage et stockage géologique du CO2 (CSC), mais le devenir du CO2 est différent car au lieu d’être stocké dans le sous-sol, il est ré-utilisé. La valorisation du CO2 englobant une grande variété de produits et de procédés, les réalités de décarbonation sont très variables en fonction du type de technologie et de substitution retenues.

Le captage et la valorisation -ou utilisation- du CO2 (CCU) regroupent différentes technologies qui utilisent le CO2 capté sur des sources industrielles (fumées de combustion en particulier) ou des sources utilisant de la biomasse (CO2 biogénique) voire dans l’air en tant que matière première pour un large spectre d’applications et de produits.

Le CCU peut être considéré comme un levier de décarbonation. Cependant la contribution globale de la valorisation du CO2 en termes de réduction des émissions de CO2 reste difficile à quantifier. En effet, les analyses de réduction effective des émissions de CO2 dépendent de nombreux paramètres et les volumes potentiels varient grandement d’une voie de valorisation à l’autre.

Ainsi, cet avis vise à fournir des clés d’analyse pour dégager les conditions pertinentes de valorisation du CO2  en analysant les différentes voies de valorisation (l’utilisation directe, la valorisation chimique, la valorisation biologique) en fonction de la maturité des technologies, leur marché, leurs coûts et la réglementation.

Ce document montre que la valorisation du CO2 pourra contribuer aux objectifs de neutralité carbone sous réserve de favoriser l’utilisation du CO2 biogénique tout en utilisant massivement de l’énergie renouvelable, et en privilégiant la fabrication de produits avec un stockage temporel long du CO2 (au minium plusieurs dizaines d’années). A ce titre, la minéralisation du CO2 (pour le BTP par exemple) est une piste pertinente.

L’ADEME préconise :      

  • De renforcer le cadrage normatif sur l’évaluation de l’impact climatique du CCU dans une logique d’analyse de cycle de vie (ACV) notamment pour clarifier l’allocation des réductions d’émissions entre l’émetteur de CO2 et l’utilisateur de ce CO2 capté et valorisé.
  • D’élaborer une vision stratégique et partagée du développement du CCU et des systèmes de soutien qui pourraient être mis en place pour favoriser le développement des voies les plus pertinentes d’un point de vue environnemental.

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